top of page

Le projet « les tribulations de Géraldine » est un projet artistique que je développe depuis maintenant 7 ans, et qui est né de ma rencontre avec Géraldine Berger, comédienne, spécialiste de la LSF, performeuse et danseuse.

C’est un projet sur le long terme, et qui comporte différents chapitres.

 

Qui est Géraldine, l’héroine de ce projet ?

Géraldine, c’est une femme étrange, décalée, pas vraiment intégrée dans la société actuelle… qui se cherche, qui se heurte parfois, souvent, à la vie, avec une forme de maladresse touchante…une femme qui navigue à mi-chemin entre la réalité concrète, et un monde intérieur onirique et sauvage..

Une femme qui s’interroge, qui apprend de ses errances, une femme sincère et plutôt solitaire, qui s’engage de tout son corps et de tout son être dans ce qui se présente à elle, à tel point que cela en devient parfois burlesque.

 

Ce projet, c’est un hommage à cette capacité que nous avons de vivre dans plusieurs réalités en même temps.

C’est un regard tendre posé sur nos errances humaines, sur cette quête de nous-même qui nous habite, une interrogation sur ce qui fait le sens de la vie.

C’est aussi une enquête menée sur elles-même par deux artistes associées.

 

UN PROJET HYBRIDE

«Les tribulations..» est un projet hybride; A la croisée de la photographie et des arts vivants, proche de la performance, il interroge le rapport entre image fixe et image animée.
A travers les lettres écrites par Géraldine à une certaine Gabrielle, les mots sont également présents.

Mots en lien avec l’intimité du personnage, ces lettres sans réponse constituant une forme de journal.

La scénographie inclue également un inventaire des objets préférés de Géraldine, des extraits de carnets, des photographies de famille, certaines robes et certains accessoires.

Autant d’indices qui renvoient le visiteur/enquêteur aussi bien à Géraldine qu’à lui-même.

 

 

UNE SCÉNOGRAPHIE

Le projet est présenté de façon à créer une déambulation.. Les visiteurs/ regardeurs sont invités à découvrir indices, séries, lettres, bribes d’éléments, qui peu à peu, vont les amener à se construire leur propre idée du personnage.
Le parcours vise à éveiller la curiosité, à amener chacune/ chacune à se poser la question: qui est cette Géraldine? Que cherche-t-elle?

Peut-être même que cherche-t-elle que je cherche aussi?

Car le propos est aussi: Comment les aventures de Géraldine renvoient à nos propres aventures de vie? Comment sa réponse à tel ou tel évènement peut faire écho à notre propre façon de réagir?

Cette façon particulière qu’à notre héroïne de se cogner aux murs, aux situations, de choisir à priori la solution la plus compliquée, cette façon de ne pas voir ce qu’elle a sous les yeux, cela nous renvoie-t-il à notre propre cécité?

Au fur et à mesure de son avancée dans le monde de Géraldine, une tendresse amusée, une empathie peuvent naitre chez le témoin- visiteur. Vis-à-vis de Géraldine, mais gageons par résonance, vis-à-vis de nos propres travers.

livregeraldinevisiteurs.jpg

UN PROCESSUS

Ce projet et le processus qui le sous-tend, sont marqués par l’amour et la curiosité de la rencontre.

 

Car ma quête est sous-tendue par la recherche de ce point d’équilibre entre l’univers de l’autre et le mien.

Je recherche cet espace fécond dans lequel deux créativités, deux sensibilités, se répondent, s’épousent, s’entrechoquent parfois...

Je guette la naissance d’une nouvelle créativité née de cette rencontre.. Une entité qui a sa vie propre, l’expression d’une relation particulière.

 

J’ai donc développé un processus visant à favoriser cette éclosion.
Il s’agit tout d’abord de mettre en place un cadre, un contenant. Celui-ci peut être un espace défini, correspondant au cadrage, ou une déambulation d’un point A à un point B.
Je propose à Géraldine une situation de départ, situation factuelle, par exemple une panne de voiture, mais ça peut être aussi état des lieux intérieur du personnage.

 

Dans certaines séries, le scénario est un simple fil conducteur («Lendemain de fête», «le cadeau»)
Dans d’autres, le scénario est beaucoup plus construit, découpé en plusieurs scénes assez précises.(«mauvaise pêche», «les tribulations»).

Ce cadre posé, je laisse une grande latitude d’expression à Géraldine..
Le chemin que celle-ci empruntera pour aller du point A au point B, la façon dont elle va interpréter les états d’être du personnage, et même réagir aux situations proposées, tout cela reste pleinement ouvert.

 

C’est dans cette alchimie entre ce cadre et cette liberté que la rencontre va avoir lieu.
Cette liberté que j’offre à ma complice de création, cela permet aussi que le résultat dépasse ce que j’avais pu imaginer !

 

Au fil du projet et des séries, le personnage de cette femme prend corps, s’étoffe, devient un personnage à part entière, avec sa vie, ses questionnements, ses maladresses, ses côtés touchants ou agaçants.

SOUVIENS-TOI

Souviens-toi, c’est le dernier volet du projet, volet qui est toujours en cours, et qui a donné lieu à la réalisation d’un moyen-métrage.

Souviens-toi, c’est tout d’abord une histoire, qui ressemble à un conte,

Une histoire sous forme de lettre écrite par l’arrière-grand-mère de Géraldine, et que celle-ci va découvrir.

 

A travers cette lettre, Géraldine découvre une partie de l’histoire de son ancêtre : un drame que celle-ci a vécu dans sa jeunesse,

la traversée du désert qui s’en est suivie, mais aussi la résilience dont elle a fait preuve, l’entraide féminine et la magie, qui lui ont permis de traverser cette épreuve…

 

Géraldine se voit aussi confier une mission par son ancêtre, celle de devenir « semeuse de vie », de reinsuffler du sens à notre présence sur terre…

Si je reviens un peu en arrière dans le processus, j’ai d’abord écrit, durant le premier confinement, une liste de verbes, que j’ai appelé les « verbes de vie » : verbes en lien avec tout ce que l’on nous déconseillait de faire à l’époque, et qui, à mon sens, font le sel

de la vie :

Toucher, étreindre, embrasser, se relier, aimer, respirer, goûter, partager, fêter, célébrer, s’approcher…et d’autres encore…

Cette liste de verbes, je l’ai gardée à l’esprit quelques temps, sans savoir encore ce que j’en ferais.

 

Puis, il y eut cette histoire que j’ai écrit sur une semaine, quasiment en écriture automatique, en novembre 2020.

Histoire dans lesquels ces verbes devenaient en quelque sorte

des instruments de résilience, un fil conducteur dans la renaissance de l’ancêtre de Géraldine.

 

Quand j’ai relu cette histoire, je me suis dit que c’était une très belle métaphore de ce que notre société avait à faire :

retrouver ce qui fait le sens et le sel de la vie, ce qui fait de nous des êtres sensibles..

Vivre une forme de résilience, et nous rappeler que nous sommes faits pour aimer, rêver, nous relier, créer, partager…

et pas seulement pour consommer, produire !

 

Il se trouve qu’un mois après avoir écrit cette histoire, j’ai appris que j’étais atteinte un cancer.

Cette histoire m’est alors apparue aussi comme m’étant destinée..

elle me donnait en quelque sorte un « mode d’emploi », des clés pour la traversée qui allait être la mienne les deux années qui ont suivies…

 

Ce goût de la vie, c’est cela qui me soutiendrait dans cette traversée !

 

Et de façon plus concrète, la réalisation de ce projet a été comme un fil que j’ai suivi, et qui m’a soutenu dans les moments difficiles.

Ce moyen-métrage est le cœur du volet « souviens-toi » : autour de lui ,s’articulent d’autres éléments :

  • Une expérience immersive, un temps sur une journée ou une soirée, comprenant projection du film, échange avec le public, visualisations guidées, et expérimentation par le public, sous forme de performance collective guidée et corporelle, de ces « verbes de vies »

 

  • Je réalise également actuellement dans lesquelles Géraldine expérimente et redécouvre ces fameux « verbes de vie », comme une tentative de revenir à la source, au cœur de chacun de ces verbes.

 

Par la suite, ces différents volets seront regroupés au sein d’une exposition.

bottom of page