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En 1995- 96, je participais au studio de recherche photographique organisé par la Maison de l'Art et de la Communication de Sallaumines. L'artiste intervenante en était Nancy Wilson Pajic. Cette grande dame généreuse nous guida et nous initia à certaines techniques anciennes photographiques.

Je découvris alors "la cyanotypie". Cette technique ancienne se réalise à partir de négatifs et par contact: les négatifs ont donc la taille du format final désiré. Aprés avoir préparé le papier style papier à dessin, les négatifs sont disposés sur la feuille badigeonnée et exposés au soleil (ou sous une lampe reproduisant la lumière du soleil). Les tirages sont ensuite rincés à l'eau froide. L'on obtient des images d'un bleu profond.

 

Dés que j'expérimentai cette technique, je sentis  qu'elle touchait un point sensible en moi: ce bleu, ce résultat s'approchant de la peinture ou du dessin, cette mise à contribution des éléments soleil et eau... Je mis cependant des années avant de trouver quoi en faire, avant de lui donner du sens.

Je commençais par réaliser des cyanotypies sur tissu et en très grand format. J'expérimentais le côté "brut", direct, en utilisant la technique du photogramme, - disposant des objets sous la source lumineuse, plutôt que des négatifs. En l'occurrence, je m'amusais à disposer des corps plutôt que des objets, avec la complicité patiente de mes proches...

J'entrais ainsi de plein pied dans ce bleu si particulier, au rythme des saisons: L'arrivée de l'été voyait le retour de mes expérimentations.

Il me fallut cependant plusieurs étés avant que ce sens, cette connexion que je cherchais depuis le début, m'apparaisse. Comme c'est souvent le cas, cela se fit presque comme en rêve, cela me fut soufflé!

J'appelais une amie de coeur et complice de créativité, Christelle, à qui je proposais une séance de prises de vues en bord de mer.

Le bleu, la mer, la mère, la naissance...voici le fil qui m'avait été offert.

De cette journée  est née une série, dans laquelle une femme, un drap, et la mer jouent et se jouent les uns des autres. Une métaphore de la naissance , de la fusion et de la recherche de sa propre identité.

Un été fut consacré aux tirages de cette série; Je ressortis également d'anciens négatifs jamais exploités, qui résonnaient autour de cette idée de ce thème de la naissance. Ce furent deux mois d'immersion, de plongée au coeur de ce bleu, plongée dans des profondeurs insconscientes.

Mon aventure avec ce bleu continue son chemin; mes dernières expérimentations mêlent négatifs et objets ou matières sur un même tirage. Ce n'est que récemment que je me suis souvenue d'une recherche que j'avais faite en première année aux Beaux-arts, recherche qui m'avait fascinée autour du bleu de William Klein!

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